L'hormone antimüllérienne (AMH) est produite par les petits follicules des ovaires féminins et constitue l'un des marqueurs les plus fiables de la réserve ovarienne, qui représente le nombre d'ovules restant dans les ovaires. Contrairement aux autres hormones de la reproduction, l'AMH est sécrétée localement par les cellules de la granulosa des follicules préantraux et antraux. Sa production ne dépend ni du cerveau ni des boucles de rétroaction hormonales qui régissent le cycle menstruel. De ce fait, l'AMH reflète directement le nombre de follicules en développement à un instant T et reste relativement stable tout au long du cycle, indépendamment du jour du test ou des fluctuations hormonales temporaires.
Cela contraste avec d'autres hormones de fertilité telles que la FSH, la LH et l'œstradiol, qui font partie de l'axe hypothalamo-hypophyso-ovarien (HPO). Ces hormones sont influencées par un système complexe de rétroaction. Par exemple, lorsque l'activité ovarienne diminue et que moins de follicules produisent des œstrogènes et de l'inhibine B, les taux de FSH augmentent pour compenser. Cependant, les taux de FSH et d'œstradiol peuvent varier considérablement selon la phase du cycle, le stress, voire la prise de médicaments à court terme, et peuvent parfois paraître normaux malgré une réserve ovarienne réduite.
L'AMH reflétant directement l'activité ovarienne plutôt que par des mécanismes de rétroaction, elle offre une mesure plus claire et plus objective de la réserve ovarienne. Des valeurs d'AMH élevées suggèrent généralement une cohorte de follicules plus importante et une réponse plus forte à la stimulation ovarienne. À l'inverse, une AMH très faible, voire indétectable, indique une réserve ovarienne diminuée. Il est néanmoins important de rappeler que l'AMH reflète la quantité des œufs, pas leurs qualité. Il ne permet pas de prédire avec certitude une conception naturelle, mais il joue un rôle central dans la planification des traitements de fertilité. Il permet de déterminer si une femme est susceptible de répondre à une stimulation avec ses propres ovules en FIV, si des thérapies de rajeunissement ovarien comme le PRP sont envisageables, ou si le don d'ovules constitue l'option la plus réaliste.
Si l'âge reste le facteur le plus important pour la fertilité, les progrès de la médecine reproductive ouvrent de nouvelles perspectives aux femmes qui souhaitent préserver ou restaurer leur capacité reproductive. Au Centre de FIV de Chypre du Nord, le Dr Savas Ozyigit a mis au point des stratégies de rajeunissement ovarien visant à améliorer la fonction ovarienne et les résultats de la FIV, offrant ainsi un nouvel espoir aux femmes qui disposaient auparavant de très peu d'options.
Voici comment des stratégies innovantes contribuent à redéfinir ce qui est possible.
1. Traitement PRP ovarien: Réveil des œufs dormants
Le traitement par plasma riche en plaquettes ovariennes (PRP) est une technique émergente en médecine de la reproduction. Il consiste à injecter directement dans les ovaires le plasma de la patiente, enrichi en facteurs de croissance. L'objectif est de stimuler les follicules primordiaux dormants et, potentiellement, de relancer le développement de l'ovule. La justification biologique repose sur le potentiel régénérateur des plaquettes, qui libèrent diverses cytokines et facteurs de croissance connus pour favoriser la réparation tissulaire, l'angiogenèse et la prolifération cellulaire (Sills et Wood, 2019 ; Pantos et al., 2019).
Dans certains protocoles, le PRP est associé à des exosomes, de petites vésicules extracellulaires dérivées de cellules souches jouant un rôle dans la communication intercellulaire. Les exosomes transportent des protéines, des lipides et des acides nucléiques susceptibles d'améliorer le microenvironnement ovarien, de réduire le stress oxydatif et d'améliorer les conditions de la folliculogenèse (Mojadadi et al., 2021). Cette approche combinée vise non seulement à réveiller les follicules dormants, mais aussi à créer une niche plus favorable à la maturation des ovocytes.
Cependant, le succès potentiel du traitement par PRP ovarien dépend de la présence ou non de follicules résiduels. Un taux d'hormone antimüllérienne (AMH) détectable est généralement considéré comme essentiel, car une AMH indétectable reflète généralement l'absence de follicules viables et donc un manque de substrat biologique sur lequel le PRP peut agir (Polyzos et Devroey, 2011). Chez les femmes présentant une activité ovarienne faible mais mesurable, le PRP peut contribuer à améliorer le recrutement folliculaire naturel et les chances de prélèvement d'ovules lors des cycles de FIV ultérieurs. En revanche, chez les femmes présentant un taux d'AMH indétectable et l'absence de follicules antraux visibles, le PRP ovarien est peu susceptible d'apporter un bénéfice.
La conservation d'ovules n'est pas une idée nouvelle en procréation médicalement assistée, mais elle est souvent négligée en tant que moyen très efficace d'améliorer les résultats de la FIV. Lorsqu'une femme subit une stimulation ovarienne contrôlée, le nombre d'ovules matures prélevés peut être limité, en particulier chez les femmes de plus de 35 ans ou celles dont la réserve ovarienne est réduite. Avec un nombre réduit d'ovules, les chances de développer un blastocyste sain sont faibles. Cela s'explique non seulement par la quantité, mais aussi par la baisse de la qualité des ovules avec l'âge. Des problèmes tels que les anomalies du fuseau mitochondrial, les dysfonctionnements mitochondriaux et les taux plus élevés d'anomalies chromosomiques deviennent de plus en plus fréquents avec l'âge (Franasiak et al., 2014 ; Fragouli et Wells, 2012).
La conservation d'ovules résout ce problème en permettant aux patientes de subir plusieurs stimulations et prélèvements d'ovules avant de tenter une fécondation et un transfert. En regroupant les ovules de plusieurs cycles, le nombre total d'ovules disponibles pour la fécondation est augmenté, ce qui augmente les chances de créer un ou plusieurs embryons sains. Cette approche est particulièrement utile pour les femmes dans la quarantaine, chez qui un plus grand nombre d'ovules peut être nécessaire pour obtenir au moins un embryon chromosomiquement normal (Goldman et al., 2017). Des études cliniques ont montré que les taux cumulés de naissances vivantes sont significativement plus élevés lorsque plusieurs cycles sont réalisés et que les ovules sont conservés, plutôt que de se fier uniquement aux résultats d'un seul cycle (Smith et al., 2015 ; Drakopoulos et al., 2016).
En pratique, cette stratégie peut faire la différence entre des déceptions répétées et une grossesse réussie. En acceptant qu'un seul cycle puisse ne pas suffire et en investissant dans plusieurs cycles de stimulation, les patientes se donnent les meilleures chances de produire des embryons aptes au transfert. La conservation d'ovules n'est donc pas une simple option technique, mais peut être une étape cruciale pour maximiser le potentiel reproductif et aider les couples à atteindre leur objectif d'enfant.
3. Thérapie de remplacement mitochondrial: Revitaliser la qualité des œufs
Pour de nombreuses femmes en âge de procréer avancé, le principal défi n'est pas le nombre d'ovules disponibles, mais leur qualité. Les embryons peuvent ne pas se développer normalement ou être porteurs d'anomalies chromosomiques (aneuploïdie), étroitement liées au dysfonctionnement mitochondrial lié à l'âge. Les mitochondries sont les organites producteurs d'énergie au sein de la cellule, et leur déclin avec l'âge peut altérer la capacité des ovules à assurer une fécondation et un développement embryonnaire normaux (Wilding et al., 2009 ; Fragouli et al., 2011).
La thérapie de remplacement mitochondrial (TRM) vise à résoudre ce problème en introduisant des mitochondries saines provenant d'un ovocyte de donneuse dans l'ovule de la patiente, tout en préservant son ADN nucléaire. Cette approche régénère efficacement l'approvisionnement énergétique de l'ovule et peut restaurer sa capacité de développement. Des recherches pionnières menées par le Dr Shoukhrat Mitalipov et ses collègues ont démontré que le transfert de matériel génétique nucléaire dans le cytoplasme du donneur contenant des mitochondries saines peut conduire à une fécondation et un développement embryonnaire normaux, et a également le potentiel de réduire la transmission des maladies mitochondriales (Tachibana et al., 2009 ; Tachibana et al., 2013 ; Kang et al., 2016).
Au Centre de FIV de Chypre du Nord, cette technologie de pointe est appliquée à des cas soigneusement sélectionnés de femmes produisant des ovules mais connaissant des échecs répétés de FIV en raison d'un mauvais développement embryonnaire ou d'aneuploïdies récurrentes. En restaurant la fonction mitochondriale, la TRM offre aux patientes une nouvelle opportunité d'obtenir des embryons viables et d'améliorer leurs chances de grossesse.
4. FIV en tandem:Un plan de sauvegarde personnalisé
Un cycle de FIV en tandem permet d'utiliser les propres ovules de la patiente et ceux d'une donneuse au cours du même cycle de traitement. L'objectif n'est pas de remplacer le potentiel reproductif de la patiente, mais de le préserver. En combinant les deux sources d'ovocytes, le traitement offre un filet de sécurité intégré : si les propres ovules de la patiente ne parviennent pas à féconder ou à se développer en embryons viables, les ovules d'une donneuse sont déjà disponibles au cours du même cycle.
Cette approche peut s'avérer particulièrement rentable et rassurante sur le plan émotionnel, car elle évite de recourir à plusieurs cycles de FIV si les ovocytes de la patiente ne produisent pas d'embryons aptes au transfert. Au lieu de subir la déception d'un transfert annulé ou du report d'un nouveau cycle, les patientes ont la possibilité de recourir immédiatement à des embryons issus d'une donneuse. De plus, les embryons non transférés peuvent être cryoconservés pour une utilisation ultérieure, que ce soit comme solution de secours en cas d'échec du cycle en cours ou pour fonder une famille ultérieurement.
Les cycles en tandem sont particulièrement adaptés aux femmes présentant une réserve ovarienne diminuée ou une qualité d'ovocytes limitée, qui souhaitent néanmoins tenter un traitement avec leurs propres ovocytes, sans risquer un cycle vide. Si les femmes en âge de procréer avancé ou les répondeuses peu réactives présentent souvent de faibles taux de réussite avec leurs propres ovocytes, le recours à des ovocytes de donneuse augmente significativement les chances de naissance vivante (Sunkara et al., 2011 ; Kushnir et al., 2015). Un cycle en tandem permet de combiner ces options, permettant aux femmes de poursuivre le traitement avec leurs propres gamètes tout en optimisant leurs chances de grossesse au cours d'un seul cycle.
Les traitements de fertilité ne sont plus universels. Au Centre de FIV de Chypre du Nord, le Dr Savas Ozyigit et son équipe adaptent les approches de rajeunissement à votre biologie et à vos objectifs. Qu'il s'agisse de réactiver vos ovaires grâce au PRP, d'optimiser la qualité des ovules grâce à la thérapie mitochondriale ou d'ajouter une couche de sécurité grâce à un cycle de FIV en tandem, ces traitements innovants révolutionnent les possibilités de reproduction.
La science rencontre l’espoir, et l’espoir donne des résultats !
Dr Ahmet Ozyigit